Modestes réflexions d'un lycéen sur le mouvement en cours.

info de indymédia

Modestes réflexions d'un lycéen sur le mouvement en cours.
De mémoire lycéenne, on entend parler de ces fameuses 11 200 suppression de poste depuis la rentrée 2007.
A l'époque les syndicats de profs s'étaient détournés, à Grenoble, réunis en intersyndicale, de la perspective d'un mouvement de grève massif. La question des BEP n'est apparue qu'en plein mouvement LRU (par un poste alarmant sur Indymedia d'ailleurs, expliquant ce qui serait les futures grandes mesures du projet Darcos) : l'action lycéenne à ce moment là focalisée sur la loi de responsabilité des universités, peinait à s'approprier la question. D'ailleurs les seuls lycées à redonner de la force au mouvement en janvier sont les lycées agricoles et horticoles, sous tutelle du ministère de l'Agriculture et de la Pêche, qui subissent également des réductions d'effectifs. Le mystère, c'est pourquoi, face à une tant d'évidentes raisons de se mobiliser un mouvement ne survienne qu'aujourd'hui, en Avril 2008, alors que tout est déjà joué, que les vacances scolaires s'élèvent comme une barrière, que le Bac... Alors aussi qu'aucun secteur n'est plus en lutte. Même attitude des profs de l'Université Stendhal, réunis en AG ce midi pour prendre position sur la LRU. Pourquoi, mais pourquoi persiste-t-on dans le fractionnement de nos luttes ? Le désir de ne pas noyer le poisson de ses petites revendications corporatistes est-il plus fort que la devise "l'union fait la force" ? A un tel niveau d'incohérence, il est légitime de se demander si la présente mobilisation n'est pas une donnée intégrée du plan de réforme. Sommes-nous maîtres de notre mouvement ?

C'est la question que je me suis posé depuis une dizaine de jours de grève.

Cette grève parlons-en. Sa sincérité ne fait aucun doute, on pense mettre en déroute la "réforme", pour ce faire il faut être le plus nombreux possible dans la rue les jours de "manifs nationales" et envoyer des délégations aux représentants locaux du pouvoir qui transmettront, par téléphone, un compte rendu à la hiérarchie. C'est un peu le schéma type de tous les mouvements lycéens, inébranlable, séculaire.

Rien de grave : les désillusions viendront vite.

Ce qui est plus choquant, plus préoccupant c'est la manifeste sincérité d'un service d'ordre qui ne dissimule même plus son rapport de collaboration avec la police. Ce matin : dénonciations d'"anarchistes" et de "casseurs", échange de numéros de téléphones avec les RG. Ils furent, jusqu'à l'arrivée à Verdun où quelques CRS plutôt équipés ont pris le relai épaulés par une dizaine de Baqueux (au rectorat), le principal danger répressif pour les manifestants. D'autant que les arguments qui justifieraient à leurs yeux leur présence sont en tout point les mêmes que ceux qui légitiment celle des flics : protection, sécurité, que "ça se passe bien". Rien ne les distinguent, à ceci près que la Police ne lance pas de slogans, qu'elle ne parle pas aux médias.

Cette vision de l'ordre maintenu par l'arrogance et la force m'attriste, je ne crois pas être le seul dans ce cas. J'appelle donc les gens à boycotter jeudi leur cortège, franchir leurs limites, chômer leurs sit-in'.

Un-E Lycéen-NE

je pige pas trop